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 Le Mort dans l'arbre

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Océanides
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Océanides


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MessageSujet: Le Mort dans l'arbre   Le Mort dans l'arbre EmptyDim 23 Avr - 15:30

"Le Mort dans l'arbre"
Cette histoire bretonne a été rapportée par Pierre Le Goff d'Argol

Le Mort dans l'arbre E009arbreanim0nz

Jean-René Brélivet cultivateur à Trégarvan (Y'a un musée de l'école à Trégarvan drôlement chouette et les enfants peuvent même écrire avec une plume et un encrier) dit un matin à sa femme :"les vents ont tourné à la pluie. Si je ne ramasse pas aujourd'hui le chanvre, il risque d'être mouillé. Je ne pourrai donc pas aller à l'enterrement de François Quenquis. Tu y assisteras à ma place. N'oublie pas que l'office est pour 9 heures". (sont drôlement directifs les Bretons hein ?).

"Bien, lui répondit sa femme, je vais me préparer".
Ce François QUENQUIS était un voisin à eux et un peu leur parent (cousin à la mode de Bretagne quoi) décédé de l'avant-veille.

Arrivé dans la chénevière dont un talus était mitoyen du verger de François Quenquis, Jean-René Brélivet se mit au travail, non sans une pensée de regret, toutefois, pour celui qu'on s'apprêtait à porter en terre et avec lequel il avait toujours entretenu les meilleurs rapports.

"La vie de l'homme est peu de choses, songeait-il, en rassemblant par monceaux les tiges du chanvre séché.

Vers 9 heures, comme le glas commençait à tinter à l'église du bourg, il s'arrêta un instant de travailler et regarda dans la direction de la ferme du mort, cherchant s'il apercevait le convoi. Or, quelle ne fut pas sa frayeur, lorsque, sur le talus commun aux deux propriétés, il vit François Quenquis en personne qui se faufilait entre les arbres, faisait une petite pause auprès de chacun d'eux et les examinait à tour de rôle, d'un air préoccupé !...

"Ceci est singulier", se dit Jean-rené Brélivet en esquissant un signe de croix.

Dans le chemin, non loin de là, on entendait le chant des prêtres. Preuve que l'enterrement était en marche. Et cependant, il n'y avait pas de doute possible : c'était bien le mort que le ramasseur de chanvre avait devant les yeux. A quel manège se livrait-il donc de la sorte ?

"Tiens, Il paraît qu'il a découvert ce qu'il lui fallait murmura Jean-René Brélivet à part soi, car le voici qui s'adosse au tronc du vieil orme".

Il y avait, au milieu du talus, un orme très âgé, dont on avait, l'année précédente, rasé les grosses branches en ne lui laissant que les jeunes pousses. François Quenquis s'y tient quelques instants appuyé puis, tout à coup, sans que Jean-René Brélivet se fût rendu compte comment cela s'était fait, se trouva perché à 5 pieds du sol sur une ramille grosse à peine comme le doigt d'un enfant et qui, pourtant, ne semblait point plier sous son poids.

Jean-René fut si émerveillé de la chose qu'il en oublia sa frayeur. Et, voyant que le mort le regardait avec douceur du haut de ce siège étrange, il s'enhardit à l'interroger : "nous avons vécu en bonne amitié François. Explique-moi donc pourquoi, désirant t'asseoir, tu n'as pas choisi la maîtresse branche d'un des grands chênes qui sont à côté de toi sur le talus mais cette ramille toute menue, juste assez forte pour soutenir un roitelet".

François Quenquis secoua doucement la tête et répondit : "je n'ai pas le choix Jean-René. Dieu marque à chacun le lieu et la durée de sa pénitence. Moi, mon lot est de rester ici jusqu'à ce que cette pousse soit devenue assez robuste pour fournir le bois d'un manche à quelque instrument de travail".

En parlant ainsi, le mort avait la mine si triste que Jean-René Brélivet en eut le coeur tout remué.

"Oooooh ! Bien ! s'écria-t'il, tu vas donc être promptement délivré !... Justement ma femme me disait ces jours-ci que son petit râteau à étendre la pâte sur la crêpière avait besoin d'un nouveau manche. C'est un instrument de travail aussi, je suppose, qu'un pareil outil !"

Et, sans attendre la réponse du mort, il sauta sur le talus, monta dans l'orme et coupa la pousse au ras de l'arbre avec son couteau. En même temps qu'il la détachait, il entendit un "merci" joyeux. L'apparition s'était évanouie comme se dissipe au vent un flocon de fumée (euh plutôt de neige car chez nous il neige aujourd'hui). Et c'était exactement l'heure où l'on mettait en terre le cercueil de François Quenquis".


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Source : trouvé sur le net
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